Date de la brève : 23 septembre 2022
Les douanes chinoises viennent de publier les échanges de marchandises en août, ce qui donne :
1. UN COMMERCE EXTERIEUR CHINOIS FLORISSANT
– Excédent commercial de 572 Mds de dollars, dépassant le record de 2021 (372 Mds en 2012).
– Des exportations en hausse de 13,6% et de 5% pour les importations.
2. LES FOURNISSEURS DE LA CHINE
– De plus en plus asiatiques : avec la montée régulière des parts de marché de l’ASEAN (14%), de Taïwan (9%), de la Corée du Sud (7,6%), le Japon fléchissant légèrement (6,9% contre 7%).
– Des exportations de l’Union Européenne qui régressent globalement en valeur de 6,3%, pour une part de marché globale de 10,7%.
– Les États-Unis voient leurs exportations progresser légèrement (+1,4%) et ils conservent 6,5% de parts de marché.
– La Russie progresse de 59,3% pour atteindre 5% de parts de marché.
3. LES EXPORTATIONS CHINOISES SONT EN HAUSSE SUR L’ENSEMBLE DE LA ZONE
– L’Asie avec l’ASEAN (+20%), la Corée du Sud (+15,7%) et le Japon (+6,7%).
– Les États-Unis avec +12,2%, ce qui se traduit par un déficit record sur 8 mois de 190 milliards de dollars, soit le tiers de l’excédent commercial chinois.
– L’Union Européenne avec +18,4%, l’Allemagne et la France étant autour du 10% d’importations chinoises en plus. Le déficit de l’Union Européenne est du même montant que l’américain, 190 Mds de dollars. L’Allemagne cesse d’enregistrer un solde positif (+740 Mds de dollars en 2021 contre -4,4 Mds de dollars en 2022) pour la période considérée, tandis que le déficit français avec la Chine se creuse de plus de 50%.
Au total, les excédents commerciaux chinois retrouvent les sommets mensuels de 2020 et 2021, avec les besoins d’importations dans le reste du monde provoqués par la COVID et la reprise.
Les États-Unis et l’Union Européenne représentent ensemble 70% de l’excédent commercial. Taïwan, la Corée du Sud et le Japon sont, eux, en excédent.
Sur un fond de tensions croissantes entre la Chine et le monde occidental, le commerce entre les protagonistes ne subit pas d’affaissement, au contraire : sur les 150 milliards d’exportations chinoises supplémentaires entre janvier et août 2021 et 2012, plus des deux tiers l’ont été à destination des États-Unis et de la Chine. Le soutien à la consommation dans les pays occidentaux se traduit par un surcroît d’importations, d’autant que les produits chinois ne sont frappés que d’une inflation réduite, à peine un peu plus de 2% pour les prix à la production et à la consommation, ce qui accroît leur compétitivité.
L’ère de la dépendance vis-à-vis de la Chine est loin d’être achevée.
Serge DEGALLAIX
Directeur général de la Fondation Prospective et Innovation
Pour aller plus loin :
Note de lecture : « Le jour où la Chine va gagner, La fin de la suprématie américaine »
Voir le replay du webinaire : « Etats-Unis, Chine, Europe : quelle remondialisation ? »
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