Date de la brève : 03 février 2023
PARTECH Africa vient de publier son rapport annuel « AFRICA TECH VENTURE CAPITAL » qui fait autorité en la matière et qui, année après année, donne une image de l’innovation africaine financée par le Private Equity et la dette. Il recense les opérations de levées de fonds de Private Equity par des sociétés dont le marché est africain, d’un montant supérieur à 200.000 $, en incluant dorénavant les opérations de dettes par les start-ups africaines.
La société PARTECH Africa est un Fonds dédié à l’Afrique lancé en 2018 par PARTECH Partners. Créé à San Francisco et à Paris, ce fonds de capital-risque est spécialisé dans les NTIC et intervient aux différentes étapes du financement, de l’amorçage au développement des jeunes entreprises.
Le rapport 2022 qui vient d’être publié donne un éclairage encourageant sur le financement de l’innovation numérique en Afrique car les fonds levés sont en hausse de 8 % alors que la tendance mondiale est à la baisse.
De la comparaison entre ces différentes données, quelles observations peuvent être formulées
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Le rapport révèle un certain nombre d’évolutions positives en 2022 qui vont dans le bon sens.
L’année 2020 avait été une année atypique et 2021 avait enregistré un fort rebond avec plus qu’un triplement des levées de fonds de Private Equity en Afrique. Avec les fonds de dettes, 6 Mds de dollars avaient été levés pour 724 opérations.
En 2022, la croissance n’est pas d’un tel ordre mais elle est cependant de 8 % avec 6,5 Mds de dollars pour 764 opérations. Le Private Equity fléchit de 6 % en valeur tandis que la dette croit de 102 % à 1,5 Md de dollars.
PARTECH Africa souligne que cette augmentation tranche avec la forte diminution observée à l’échelle mondiale (- 35 %). A noter que ces 6,5 Mds $ ne représentent que 1,5 % des levées mondiales de fond (418 Mds $).
Cinq pays, avec 4,57 Mds $, attirent 72 % des levées de fonds d’equity :
– Nigéria : 1,2 Md $ pour 189 deals, ce qui en fait le leader incontesté en Afrique
– Afrique du Sud : 830 m $ pour 95 deals
– Egypte : 787 m $ avec 144 deals
– Kenya : 758 m $ avec 103 deals
– Algérie : 150 m $ avec 1 deal
– Tunisie : 117 m $ avec 12 deals
– Sénégal : 105 avec 12 deals
– Ghana : 200 m $ avec 30 deals
Les FINTECH sont largement en tête des levées de fonds avec 63 % des souscriptions, suivies par la logistique (7 %), l’éducation (6 %) et le e-commerce (5 %).
A noter une réduction de la taille des deals avec les levées de fonds pour des montants supérieurs à 50 m $ en baisse de 31 %. Il en va de même des levées inférieures au million de dollar qui baissent de 15 % en valeur.
Concentration sectorielle moins forte : les FINTECH ne représentent plus que 39 % des fonds levés (1,920 Md $) contre 63 % l’an dernier. Les CLEANTECH (863 m $) sont en augmentation (+ 347 %) avec des grosses levées de fonds, elles pèsent 18 % de l’ensemble.
A noter que des secteurs comme l’AGRITECH (1,8 %), l’EDTECH (2 %) ou l’HEALTHTECH (4 %) recueille des montants relativement modestes, 5 % des levées de fonds au total. Pour l’AGRITECH, le Kenya représente à lui seul plus de 60 % des fonds levés, l’Egypte 50 % pour l’EDTECH.
En 2022, 1149 investisseurs actifs contre 891 l’année précédente.
En 2022, le montant de la dette apportée aux start-ups africaines a doublé pour représenter 24 % du total des financements.
Là aussi forte concentration avec 83 % du total allant à 4 pays (Kenya, Nigéria, Egypte, Afrique du sud), Ghana et Sénégal les suivant de près.
FINTECH et CLEANTECH attirent à eux deux 68 % des capitaux prêtés.
Pour aller plus loin :
Brève d’Information – « Le financement de la transition énergétique en Afrique »
Vidéo – Entretien avec Sylvain MAKAYA » Investissements et numérique en Afrique «
Serge DEGALLAIX, Directeur Général de la Fondation Prospective et Innovation
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