Est-ce un art que de diriger ? Il y a-t-il une science du commandement ? Le leadership d’une nation est-il comparable à celui des hommes ? Que penser des chefs français et du leadership à la française ? Comment chacun peut-il améliorer son leadership ?
Pour apporter des réponses à ces questions, j’ai étudié l’exercice du pouvoir dans le monde et en France, en politique et dans l’entreprise, sur le plan collectif comme sur le plan personnel.
J’ai mis mon expérience au service de cette recherche. Un enseignement d’une quinzaine d’année, notamment à l’ESCP, m’a permis d’explorer le sujet.
Ma conclusion est claire : le leadership est l’architecture du pouvoir.
C’est donc un art, comme la politique.
Les styles sont différents dans l’Histoire et selon les continents. La politique ressemble souvent à la guerre des leaderships, entre nations à l’international ou entre candidats au national. La période est pertinente : guerre froide d’un côté, élection présidentielle de l’autre.
J’ai donc rassemblé dans un livre, publié par les Éditions Michel Lafon, l’essentiel de mon analyse dont je propose, ici, les cinq réflexions majeures :
*Mon livre propose une pédagogie du leadership : techniques, atouts, dérives…
- Le livre analyse de nombreux portraits libres de leaders : B.Obama, A.Merkel, K.Harris, N.Sarkozy, Ch.Lagarde, E.Macron, V.Pecresse,…
- Le Leadership devrait s’enseigner davantage en France au sein des sciences politiques et comme discipline du développement personnel. Ex : ESCP & St. Cyr. Le leadership mêle les talents (le caractère,…) de l’inné et les techniques (expression, humour,…) de l’acquis.
- Chaque personne peut améliorer sa part de leadership.
*Géopolitique du leadership, chaque continent a forgé ses modèles de leaders.
- En Amérique tout s’acquiert : parler, diriger, séduire, faire rire, …
- En Europe, il faut du talent et/ou du caractère, l’inné compte davantage.
- Dans l’Asie traditionnelle « le chef ne se montre pas », discrétion, protection…
- En Afrique le leadership conjugue le poids de l’histoire et les enjeux du futur
Suivant les périodes, ces cultures se métissent ou s’opposent.
* La guerre pour le leadership mondial est engagée.
- La guerre froide entre les USA et la Chine a pour enjeu le leadership mondial. C’est le conflit entre celui qui ne veut pas perdre son rang et celui qui voudrait bien prendre la place.
- Cette bataille pour la première place est donc durable. Elle pose la question du rôle de l’Europe en tant qu’acteur majeur de l’Histoire. L’avenir de l’Afrique est-il menacé par un déficit de leadership ?
*La société civile cherche aussi à produire ses leaders.
- Les grandes entreprises mettent leur chef en scène. Ce qui crée parfois des tensions avec le politique.
- Avec Angela Merkel, Kamala Harris, Christine Lagarde et beaucoup d’autres, le leadership féminin s’est affirmé.
- Les jeunes tels Greta Thunberg mobilisent autour d’un thème qui devient leader : la planétisation.
- L’art, le sport, la gastronomie, … affichent également leurs leaders. La politique n’a pas le monopole du leadership !
*Le leadership à la française : de Gaulle à l’unisson, Macron en question !
- Dans son livre « Le fil de l’épée » le Général de Gaulle dessine le portrait du leader français : la grandeur de l’ambition, la force du caractère, la distance dans le comportement, … Curieusement la suite de nos Présidents révèle une alternance dans les attitudes, distance puis proximité.
- En mai 2022 les Français éliront leur Président. Emmanuel Macron est-il battable ?
5 paramètres détermineront le classement à l’arrivée de la compétition :
La qualité de la Vision, les attitudes de proximité, la rhétorique de la sobriété, le choix de la planétisation, et la puissance de l’autorité.
Cette analyse du leadership attendu des français nous permet le pronostic…
En conclusion, le leadership devrait être davantage étudié en tant que dynamique des sciences sociales et politiques. Le leadership est une discipline où l’humanisme se révèle ou s’étouffe.
Jean-Pierre RAFFARIN