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Le jeudi 22 et vendredi 23 juin, Paris est le théâtre d’un sommet mondial concernant la solidarité internationale.
Plus de quarante chefs d’État et de gouvernement, dont le Premier ministre chinois, les Présidents du Brésil, d’Afrique du Sud, d’Égypte, le prince héritier d’Arabie saoudite, le Chancelier allemand, la Secrétaire au Trésor américain et la Présidente de la Commission européenne, sont attendus au Palais Brongniart. Les dirigeants africains et des petites îles seront également présents, ainsi que les responsables des grandes institutions internationales.
L’objectif de ce sommet est de créer un « choc de financement » pour les pays du Sud qui sont confrontés à des crises récurrentes ainsi qu’aux défis du changement climatique. Ces pays connaissent une augmentation de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire, et beaucoup d’entre eux sont surendettés et manquent de liquidités en raison du contexte international difficile et de la hausse des taux d’intérêt.
Ce sommet vise à remanier le système financier mondial en adaptant les institutions de Bretton Woods, créées après la Seconde Guerre mondiale, aux défis actuels. L’objectif est de mettre en lumière les défis évoqués dans diverses enceintes internationales telles que le G20, la COP et l’ONU, et de faire avancer des solutions qui sont souvent bloquées dans des discussions techniques.
L’idée novatrice est de ne plus opposer aux enjeux climatiques, les enjeux de développement tels que la réduction de la pauvreté, l’éducation et la santé. Les besoins de financement pour les pays du Sud sont énormes, notamment dans le domaine de la transition climatique et s’élèvent à 2 400 milliards de dollars par an.
Trois dossiers prioritaires seront examinés lors du sommet. Tout d’abord, il y aura des discussions sur l’allègement de la dette des pays du Sud. Une proposition consiste à inclure des clauses dans les contrats de prêts permettant également de suspendre les remboursements en cas de catastrophe climatique. Ce projet permettrait de réduire le fardeau de la dette des pays qui investissent dans des projets bénéfiques pour le climat, tels que la protection des forêts ou des mangroves.
Le deuxième dossier prioritaire concerne le renforcement des banques de développement, avec l’objectif de faire de la Banque mondiale la banque du climat. Il est également important de renforcer la capacité des banques de développement en libérant davantage de capital et en facilitant leur coopération et leur accès au capital privé.
Enfin, des discussions auront lieu sur des mécanismes de financement innovants. Il est proposé d’augmenter les ressources publiques grâce à des mécanismes tels que les marchés carbone volontaires et de nouvelles taxes. Par exemple, la taxation du transport maritime, qui est exclue de l’accord de Paris sur le climat, pourrait rapporter entre 60 et 80 milliards de dollars par an selon la Banque mondiale. Ainsi les transporteurs de marchandises devront payer un prix fixe et uniforme, à l’échelle mondiale, dès qu’ils émettent une tonne de carbone.
L’objectif de ce sommet est de fournir une impulsion politique de haut niveau et de mettre en place des solutions concrètes pour redonner confiance aux pays du Sud.
Victor FOSSET
Chargé de mission
Pour aller plus loin:
Brève d’actualité — Rapport de l’OCDE et l’Aide Publique au Développement en 2022